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Ces bananes au goût de fongicide - Catalogues / Foxoo
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Source : #21079 Publié le 19/10/12 | Vues : 52

Ces bananes au goût de fongicide / Catalogues


Communiqué de France Nature Environnement : "FNE et ses associations membres demandent aux autorités compétentes de renoncer aux épandages aériens de fongicide sur les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, et prônent la mise en place de solutions alternatives pour lutter contre la cercosporiose, maladie provoquée par un champignon parasite.

Une succession d'arrêtés dérogatoires
Pour lutter contre la cercosporiose, maladie due à un champignon parasite, véhiculé par le vent et s'attaquant aux feuilles de bananiers en mettant en péril leur production, les préfectures de Guadeloupe et Martinique ont pris en juillet et août des arrêtés dérogeant à l'interdiction générale d'épandage aérien de produits phytosanitaires.

Au regard des risques sanitaires et environnementaux (risque de dérives, non évaluation préalable de produits), plusieurs associations ont obtenu du juge administratif la suspension de ces arrêtés au motif que l'adjuvant utilisé avec les fongicides, une huile issue du pétrole et fabriquée par Total, le Banole, n'avait pas subi d'évaluation de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), obligatoire en cas d'utilisation par épandage aérien.

Malgré ces premières décisions de justice positives, la préfecture de Guadeloupe vient d'annoncer avoir pris un nouvel arrêté pour permettre la reprise du traitement par fongicides des bananeraies. Ce nouvel arrêté retire le produit Banole de la liste des produits utilisables comme adjuvant lors de l'épandage aérien de fongicides sur les bananeraies. En Martinique, les épandages vont également pouvoir se poursuivre sans l'utilisation du Banole.

La suppression du Banole ne résout rien
Pourtant, ce retrait du Banole ne règle pas les problèmes liés à l'épandage aérien de produits dangereux pour la santé publique et l'environnement puisque les molécules fongicides sont elles-mêmes nocives, comme l'explique le Conseil Départemental de l'Ordre des Médecins (Martinique) dans une lettre du 7 février 2012 : "les caractéristiques des produits utilisés , indiquées sur leur fiche technique, font apparaître une dangerosité réelle pour la population humaine à un degré variable selon le produit". "Le TILT et le SICO ont une toxicité aigüe, modérée et localisée mais non nulle et une toxicité chronique suspectée qui les a fait inscrire en classe 3 sur le répertoire des produits cancérigènes'L'instance consultée conclut par un "avis très défavorable sur tout mode de traitement aérien ou terrestre faisant usage des produits présentés".

Le président de l'ASSAUPAMAR, Henri-Louis Regis s'alarme : « ces arrêtés montrent bien que les conclusions du scandale de la chlordécone sont très loin d'être tirées et que les solutions alternatives telles que l'effeuillage ne sont pas mises en avant».

Pour José Cambou, en charge du dossier Santé et environnement à FNE : « il est fondamental de continuer la recherche sur les solutions alternatives afin de protéger au mieux la santé de la population et des travailleurs concernés ».

Pour Jean-Claude Bévillard, vice-président de FNE en charge des questions agricoles : « La recherche agronomique doit permettre de trouver des méthodes alternatives. Ces dérogations à l'interdiction de l'épandage aérien sont demandées pour lutter contre des infestations à répétition qui montrent bien les limites de notre système agricole actuel. Multiplication des invasions parasitaires, pollution des eaux, menace pour les pollinisateurs'Il est grand temps de remettre en cause une bonne fois pour toutes la monoculture et mettre en place de vraies solutions alternatives. »

FNE et ses associations demandent que soient privilégiées les méthodes de lutte alternatives à commencer par une réelle diversification des cultures, davantage orientée vers les besoins intérieurs et non vers le marché mondial.

Rappel : signez notre pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux pour la santé et l'environnement et pour réduire de moitié l'usage des pesticides en France ."


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