Expositions Sans désemparer 2012 à Arles / Catalogues
Evènement passé.
Du 9 mars au 12 avril 2012 à Arles (13).
Quatre oeuvres, toutes venues des collections du FRAC Languedoc Roussillon. Quatre artistes, trois femmes, un homme. Elles sont belge, coréenne, italienne. Il est mexicain.
L'oeuvre d'Ann Veronica Janssens s'intitule « Un banc » (1999). C'en est un en effet, sur lequel on peut s'asseoir mais comme il est thermo sensible, il peut changer de couleur, avec laquelle l'artiste travaille, ainsi qu'avec l'espace et la lumière. Elle aime « expérimenter les possibilités de fluidifier la matière », se méfie de la « matérialité autoritaire » et de la « tyrannie des objets ». Ces derniers ne sont acceptables que lorsqu'ils se tiennent sur des seuils, signalant le « passage d'une réalité à une autre » et « rendant visible l'invisible ».
Dans la présence au monde, Koo Jeong-A apprécie la réserve, l'éphémère, ce qui ne visant pas la surexposition, préfère le bord de l'invisible, les objets ordinaires, une harmonie délicate, sensible et discrète. Comme ce « livre-objet » (1998) composé de feuillets de papier calque transparents et de couleur, dont on pourrait croire qu'ils ont été oubliés sur cette table par un visiteur distrait.
Avec « Ventilator » (1997), Gabriel Orozco opère le montage de deux « ready-made » qu'il couple dans une situation dynamique. Deux objets usuels, quotidiens et sans panache, que leur association décale de manière ludique et propulse en direction d'un espace accueillant volontiers les propositions absurdes sous réserve qu'elles s'y introduisent avec la légèreté requise et brassent l'air en dansant. Zuppà della eternità e luce dell'improvviso (Soupe de l'éternité et lumière de l'impromptu), tel est le titre intrigant et onirique qu'a donné Grazia Toderi à une vidéo dans laquelle ellemême, munie d'un parapluie et habillée comme à la ville, marche au fond d'une piscine selon une chorégraphie complexe négociée avec le milieu au sein duquel son déplacement a lieu.
Pourquoi avoir rassemblé ces quatre oeuvres dans la galerie « l'espace pour l'art » de l'association « Asphodèle » ? L'application avec laquelle Grazia Toderi marche au fond de l'eau la rotation incessante des pales du ventilateur et les arabesques décrites par les rouleaux hygiéniques d'Orozco la présence muette et obstinée des feuilles colorées de Koo Jeong A l'état de veille perpétuelle du banc de Veronica Janssens - ont en commun une présence déroutante et singulière, celle requise par l'art quel que soit le contexte de sa réception, qu'ils soutiennent et affirment « sans désemparer ».
Expositions Sans désemparer
Du 9 mars au 12 avril 2012
Galerie "Espace pour l'art"
5 rue Réattu
13200 Arles
Tél : 04 90 97 23 95