Groupama 4 dans la Volvo Ocean Race : Départ de Miami - Une entame poussive / Catalogues
Avec une situation orageuse sur la Floride, la septième étape entre Miami et Lisbonne a débuté dans une brise très faible et volage. Franck Cammas et ses hommes arrivaient à s'extirper de ce magma météorologique dans le tableau arrière de Abu Dhabi après un parcours préliminaire de près de deux heures ! Et même s'il reste bien des milles à parcourir avant Lisbonne, il est très important de se positionner en tête pour attraper les premiers le vent de Sud attendu dès lundi soir? 21 mai 2012.
A peine cinq noeuds de vent pour le coup de canon où Groupama 4 arrivait à se faufiler au vent de la flotte alors que le voilier émirati réalisait le meilleur départ en milieu de ligne. Sous Code 0, les VO-70 peinaient à progresser sur une mer certes plate mais dans une brise extrêmement difficile à cerner. L'objectif principal était de naviguer dans un air non perturbé par les voiles des concurrents : il n'y avait donc pas de tactique très élaborée' Mais il fallait tout de même atteindre le Gulf Stream après le passage de la marque 2 et Ian Walker s'échappait inexorablement dès qu'il entrait dans ce courant océanique de plus de deux noeuds ! Franck Cammas et ses hommes étaient les deuxièmes à profiter de ce flux portant au Nord pour aller virer la bouée n°3 en deuxième position, trois minutes derrière le voilier émirati, mais surtout deux minutes avant les Espagnols et les néo-Zélandais.
Une bonne sortie
La brise s'écroulait encore plus pour effectuer le deuxième tour de ce parcours préliminaire ! Avec parfois moins de trois noeuds de vent, la hiérarchie pouvait changer à tout moment. Groupama 4 arrivait néanmoins à revenir dans le tableau arrière d'Abu Dhabi tout en maintenant à distance les néo-Zélandais et les Espagnols. Une fois encore, il fallait atteindre le courant du Gulf Stream à environ deux milles des côtes floridiennes, mais cette démonstration vélique peu spectaculaire tournait à la course d'escargots !
Il fallut en effet près de deux heures pour que les voiliers puissent prendre le large et accélérer un peu dans un flux de secteur Nord-Est toujours aussi mou, mais le Gulf Stream donnait un peu de pèche à ce début de match laborieux' Mais sortir en pole position est un avantage essentiel car le vent va progressivement rentrer par le Nord ce qui va favoriser les leaders de cette étape.
Accrocher la dépression
L'essentiel sur cette étape courte, c'est d'attraper la dépression qui se forme dès lundi au large de la Caroline car elle apporte un flux de secteur Sud derrière sa trajectoire qui monte rapidement vers le Nord. Dès mercredi 23 mai 2012, le système sera déjà sur les bancs de Terre-Neuve avant de se décaler vers l'Europe assez rapidement. Rester dans cette perturbation, c'est être assuré d'un régime de brise portante pendant les deux tiers du parcours de 3 590 milles (6 649 km) jusqu'à Lisbonne.
Le final entre les Açores et le Portugal n'est pas encore très clair car l'anticyclone compressé par cette perturbation atlantique risque fort de former une barrière de calmes avant l'Europe ! Il ne va donc pas falloir seulement aller vite pendant près d'une semaine, mais surtout bien se positionner pour aborder les hautes pressions qui pourraient regrouper la flotte à moins de 500 milles de l'arrivée. Franck Cammas et son navigateur Jean-Luc Nélias connaissent bien ce type de configuration météorologique, mais il faut s'attendre à du suspens sur cette septième étape très importante pour le classement final.
Ils ont dit
Franck Cammas, skipper de Groupama 4, avant de quitter le ponton
« C'est plutôt du petit temps annoncé pour les premières heures de course. Le vent moyen est prévu faible jusqu'à lundi matin puis nous serons au contact d'une dépression tropicale. J'espère que nous pourrons passer dans son Sud et accélérer avec elle. Il peut donc y avoir des écarts importants car ceux qui attraperont la dépression en premier partiront avec le vent portant. Il y a quatre bateaux qui peuvent gagner la Volvo Ocean Race à ce jour : il n'y a donc pas trop de calcul à faire puisque le jeu est d'être le premier à Lisbonne' L'étape est plus courte que les précédentes puisque nous devrions mettre une douzaine de jours pour traverser l'Atlantique : il faudra être dans le rythme tout de suite. »
Damian Foxall, chef de quart sur Groupama 4
« Historiquement, c'est une des étapes les plus difficiles. Ce n'est pas très long mais on a souvent des vents très forts au portant. L'Atlantique Nord est un océan très agité avec les courants du Gulf Stream et du Labrador, les bancs de Terre-Neuve, le plateau continental' On rentre à la maison, mais il ne faut rien lâcher ! L'équipage de Groupama 4 connaît bien cette zone, mais le départ de Miami s'annonce difficile avec des orages et de petits airs avant une tempête tropicale' Selon la trajectoire de cette perturbation, nous pourrions mettre entre dix et douze jours. Et au vu du classement général, c'est presque un nouveau départ ! C'est une étape cruciale. »
Classement général (provisoire)à l'issue de la régate « In-Port » de Miami
1-Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1+25+2+15+1 = 165 points
2-Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4+20+6+20+5 = 158 points
3-Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6+15+5+25+3 = 152 points
4-Puma (Ken Read) : 5+0+4+19+3+17+5+25+5+30+4+30+4 = 151 points
5-Abu Dhabi (Ian Walker) : 6+0+3+10+6+14+4+10+2+0+3+10+6 = 74 points
6-Sanya (Mike Sanderson) : 3+0+1+5+2+5+1+5+3+0+0+0+2 = 27 points