Itinéraire d'un entêté... jean-jacques ablin, ddass orphelin / Catalogues
L'auteur, Jean-Jacques Ablin, a deux enfants. Il a voulu leur écrire l'histoire de sa jeunesse, celle d'un enfant né à Paris, placé à la DDASS, élevé dans le Berry. Un enfant qui, malgré les galères et grâce à son entêtement, a réussi à s'en sortir dans la vie !
Ce livre est celui d'un enfant de la DDASS, parmi tant d'autres. A l'école, à l'âge de six ans, il découvre un jour que ses parents nourriciers, agriculteurs et pauvres, ne sont pas ses « vrais » parents. Choqué et ne comprenant pas, il demande des explications le soir en rentrant, en pleurs. On lui explique.
Avec une farouche volonté de toujours vouloir s'en sortir et de ne pas vivre dans la pauvreté, il se promet de retrouver celle ou ceux qui l'avaient abandonné. A l'âge de quatorze ans, l'Assistance Publique le place dans un certain garage comme apprenti mécano. On l'exploite, on lui fait faire toutes les corvées, alors qu'il voulait apprendre. Il fugue. Il se révolte : « Je serai donc toujours rejeté !... Pourquoi moi ? Suis-je le fils du diable ? Je m'en sortirai ! Et je sortirai les autres de la misère ! Les paillettes, le beau, et pourquoi pas nous ? Pourquoi pas moi ? »
A l'époque, on écoutait la TSF, les chansons de Maurice Chevalier, d'Edith Piaf, les vedettes. Alors, quelques années plus tard, il est allé auditionner dans différentes maisons de disques. C'est vrai, il était plutôt « minet », il avait une voix du Sud, et il attirait parfois des gens qui voulaient davantage profiter de l'ignorance d'un jeune homme venant du fond de sa campagne plutôt que de lui tendre la main pour lui donner sa chance. Avec son parcours de « cul-terreux », il préférait garder sa dignité et continuer son petit bonhomme de chemin sans être une nouvelle fois exploité.
Il traverse de nombreuses galères au cours de sa vie, se sentant toujours rejeté, il veut comprendre. Il se promet de s'en sortir, de devenir « quelqu'un ».
A l'âge de vingt-six ans, il retrouve enfin sa mère, vivant dans l'aisance et semblant avoir oublié qu'elle avait eu deux enfants. Il était toujours dans la misère, mais il a préféré se taire.
Il lui cache que, lorsqu'il avait eu ses vingt-et-un ans, âge de la majorité à l'époque, une dame aisée était venue le voir, lui proposant de porter son nom, l'ayant recherché à la demande de son défunt mari et lui laissant supposer qu'il était son père. Ce monsieur était autrefois le chirurgien-dentiste de nombreuses personnalités, dont Jacques Chirac et bien d'autres gens célèbres. Malgré la pression, il n'avait pas cédé. Il n'était pas à vendre, il préférait rester indépendant, libre de choisir sa vie. Il entreprit trente-six métiers et, comme on le dit « trente-six misères », vivant dans la clochardise à Paris, s'acharnant à vouloir construire, à la force des bras, une vie digne de ce nom, en se disant toujours : « Je m'en sortirai ! », toujours seul et sans aide.
Alors, le jour où il retrouve sa mère, il ne dévoile rien et la laisse parler d'elle-même. Elle lui raconte qu'elle a été autrefois, lorsqu'elle était jeune fille, employée à Paris chez des gens très riches, bien connus dans le milieu du « show-biz » (dont la famille Dorléac, les parents de Françoise Dorléac et de Catherine Deneuve, avec qui elle avait partagé de bons moments, étant du même âge...), et puis aussi chez un chirurgien-dentiste, dans le quartier de l'Etoile. Ce qu'il voulait tout simplement savoir, c'était la vérité... Mais sa mère ne lui a jamais révélé qui était réellement son père, brouillant les pistes à chaque fois que la discussion devenait un peu trop précise.
Il ne voulait pas, comme elle, se cacher derrière une belle façade. Il voulait juste être lui-même.
Déjà , à vingt-et-un ans, il avait créé une première entreprise horticole, parce que c'était le métier qu'il avait appris, faisant un pied de nez à cette grande dame qui voulait l'acheter. Il a été aussi marchand de frites, brocanteur, manouche... il a aussi vendu de l'assurance-vie, et travaillé pour des constructeurs. Il a galéré jusqu'à l'âge de trente-cinq ans et, après de nombreuses tentatives infructueuses, il a eu le déclic. Vivant à ce moment-là dans une pauvre maison abandonnée, il était en train de cultiver son jardin lorsqu'il s'est souvenu de la fable de La Fontaine « Le Riche Laboureur ». Lui, à qui tout avait manqué, une famille, un toit, la nourriture, a découvert qu'il ne suffit pas de retourner la terre, sans comprendre ce que l'on fait : « Dans le fond du champ, un trésor est caché... » A force d'acharnement, il venait de trouver le sien, une idée qui venait de germer et qu'il a réussi à faire prospérer. C'est donc à ce moment-là qu'il a commencé à mettre au point une entreprise qui allait se développer et devenir ensuite une agence immobilière. Il en a monté une, puis deux, puis trois, puis trente pour terminer. Depuis qu'il était enfant, il s'était toujours dit, « Je m'en sortirai ! Je ne vivrai pas dans la pauvreté». D'où le titre du livre : L'itinéraire d'un entêté.
Comment a-t-il fait ? C'est à découvrir dans le deuxième tome, qui doit paraître prochainement...
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