Marguerite Duras à 20 ans: L’amante... Marie-Christine Jeanniot / Catalogues
Marguerite Duras à 20 ans: L'amante est un document écrit par Marie-Christine Jeanniot, édité en janvier 2011 ux éditions Au diable vauvert.
Marie-Christine Jeanniot est historienne de formation et journaliste. Spécialiste des questions éducatives, elle a travaillé à Bayard Presse, à l'hebdomadaire La Vie et pour la revue Enseignement Catholique Actualités. Elle a écrit l'histoire de Marie-Danielle Pierrelée, (Seuil, janvier 2000): L'insurgée. Histoire d'un proviseur qui veut réconcilier l'école et les élèves.
Pour Duras, avoir 20 ans, c'est quitter sa mère, l'Indochine, son frère Paul et son amant chinois. C'est retrouver Paris, où elle a passé la première partie de son baccalauréat. Commencent alors les années les moins connues de sa vie,
celles de ses études et de son amour immodéré pour les hommes.
Celles durant lesquelles elle va asseoir son indépendance et sa carrière d'écrivain.
« Ce n'est pas qu'il faut arriver à quelque chose, c'est qu'il faut sortir de là où on est ! » (L'Amant) A 20 ans, en 1934, Marguerite Donnadieu sait qu'elle ne veut pas retourner d'où elle vient : l'Indochine. Pour elle, l'avenir est en métropole. Douée pour les études, mal-aimée par une mère veuve dépassée par une vie difficile et deux fils rétifs, c'est Marguerite, la petite dernière qui, débarquée à Paris, commence à réussir ce que ses parents ont raté en Indochine : conquérir respectabilité, sécurité et fortune. C'est elle, l'émancipée, inscrite à l'université, qui va paradoxalement restaurer l'honneur familial en s'installant dans la bonne société parisienne. Elle fréquente des gens de droite, mène joyeuse vie. A son arrivée à Paris, la jolie jeune fille échange-t-elle ses faveurs contre un peu d'aisance matérielle ? Elle aime les hommes, intelligents de préférence. Très vite, elle fera les rencontres décisives de sa jeunesse : Jean Lagrolet, son premier compagnon, puis Robert Antelme, qui deviendra son mari.
Paradoxalement, la jeune fille, qui remplit ses carnets d'écriture intimes auxquels elle accorde la plus haute importance, n'engage pas d'études littéraires mais économiques et juridiques. Aux révisions, elle préfère les week-ends avec sa bande d'amis, à Trouville, déjà . Licenciée en droit, elle trouve un emploi au ministère des Colonies. Cette petite ambitieuse ne déplaît pas au nouveau ministre George Mandel qui, en 1939, lui commande un ouvrage destiné à vanter les vertus des colonies, réserves de soldats. Le livre, cosigné, est publié chez Gallimard. Il lui ouvrira les portes de l'illustre
maison. A moins de trente ans, comme elle en rêvait, elle voit son nom sur une couverture. Mais Marguerite sait qu'elle vaut plus que cela. C'est sur des coins de table qu'elle griffonne l'ébauche de son premier roman, Les Impudents : il plonge dans sa vie personnelle, ses élans, ses peurs, ses amours ; et est situé dans la région natale de son père, les collines de Duras : patronyme qu'elle choisira pour enraciner en France l'écrivaine qu'elle a juré de devenir. La guerre va lui ouvrir les yeux sur ses propres valeurs. En 1944, elle s'engage politiquement et commence à laisser ressurgir son passé indochinois. Entre amour, passion et solitude travailleuse, Marguerite dessine son style. Elle a compris que c'est sur le terreau de son histoire familiale que va éclore son génie.
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