Pas de Printemps pour Thomas Coville / Catalogues
Parti depuis 52 jours à l'assaut du record autour du monde en solitaire, le skipper de Sodebo fait face à une nouvelle barrière météorologique sur le chemin du retour en Europe. En raison de ce "marais anticyclonique" qui s'étale en travers de l'Atlantique Nord, Thomas Coville est contraint de rallonger sa route et d'effectuer un énorme détour par l'Ouest.
Depuis le passage de l'équateur le dimanche 20 mars 2011, le marin a tenté de faire de la vitesse et non du cap pour se laisser une chance d'attraper une dépression qui passait au Nord. Si le trimaran conserve une bonne vitesse moyenne, autour de 19 noeuds encore le matin du 22 mars 2011, le vent va mollir progressivement en entrant dans la dorsale de cet immense anticyclone des Açores qui s'étend des Canaries jusqu'à moins de 1000 milles dans l'Est des Antilles.
Thomas ne touchera le vent de secteur Ouest qu'il attend sous la dépression qu'une fois sorti de cette zone de transition. Bien que positionné à 2800 milles de Brest, à hauteur des îles du Cap Vert, le skipper solitaire voit très largement s'envoler le mardi 22 mars 2011 ses chances de battre le record de Francis Joyon (57j 13h 34').
"Vous devez vous demander en regardant la cartographie, mais où va-t-il ?" confie-t-il à la caméra. "Aux Antilles ? A New York ? Non, j'ai bien l'intention de rentrer sur Brest mais la météo a décidé de ne pas m'offrir la route la plus directe."
Thomas sait qu'après les lenteurs de la fin de l'Atlantique Sud, la configuration météo actuelle ne permet pas de route optimale dans l'Atlantique Nord. "Après le Cap Horn, lorsque nous pensions être sortis du plus dur, nous sommes remontés avec une trace superbe mais réalisée entièrement au près, face à une mer formée et très difficile. Le bateau était éprouvé comme moi mais nous avons eu la fierté de recroiser devant la trajectoire de Francis Joyon après avoir repris tout ce retard cumulé dans les trois autres océans. Cela m'a fait croire un instant que c'était possible avec une météo classique, pour remonter sur le Brésil et l'entrée dans l'hémisphère Nord, mais il n'en est rien. Après avoir supporté une dépression orageuse très difficile dans le Nord du Brésil qui a tué l'alizé de Sud-Est, nous sommes restés dans des conditions faibles et inhabituelles au niveau de la corne de l'Amérique du Sud. Et maintenant, c'est un anticyclone énorme qui nous empêche de retrouver le circuit perturbé (vent) d'Ouest et Sud Ouest qui est supposé nous ramener vers l'Europe, cela m'oblige à faire un grand tour par l'Ouest pour aller chercher loin devant cette perturbation."
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