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Stress-tests nucléaires : l’ASN recommande le chapelet et la pioche - Catalogues / Foxoo
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Source : #18088 Publié le 17/01/12 | Vues : 34

Stress-tests nucléaires : l’ASN recommande le chapelet et la pioche / Catalogues


Les fameux "stress tests" longuement évoqués suite à la catastrophe de Fukushima ont débuté le 1er juin 2011. La Grande-Bretagne et surtout la France, qui comportent le plus de réacteurs et mettent ainsi en danger toute l'Europe, ont fait pression pour des évaluations a minima. Cette logique est aberrante : normalement, plus les responsabilités sont lourdes, plus les exigences devraient être élevées ! Le 3 janvier 2012, l'Autorité de Sûreté Nucléaire a rendu son rapport concernant ces stress tests, réalisés par EDF. Verdict : aucune centrale à fermer... mais des dizaines de milliards d'euros de travaux à prévoir.








Des dizaines de milliards d'euros de travaux
Des centrales fiables... enfin, pas tout à fait : de la bouche même du président de l'Autorité de Sureté Nucléaire, des travaux colossaux sont à prévoir, nécessitant des investissements massifs. L'ASN n'a pour l'instant donné aucun chiffre, mais au vu des mesures préconisées par l'autorité, les travaux pourraient se compter en dizaines de milliards d'euros. Les citoyens, qui devront payer l'essentiel de la facture, sont en droit de se demander le sens de cette conclusion : si le parc nucléaire français est sûr, pourquoi prévoir des travaux pharaoniques, qui s'avèrent lents, compliqués, et immensément chers ? A contrario, si les centrales ne sont pas sûres, cela signifie que leur vie est en jeu : dans ce cas, il est urgent d'arrêter les installations.




Des centrales passables pour un danger acceptable ?
Il faut lire entre les lignes pour le deviner mais l'aveu est là : l'ASN considère que les centrales sont passables... si l'on se réfère aux exigences de sûreté antérieures à Fukushima. Concernant les risques imprévisibles (terrorisme, piratage informatique, crashs d'avions, facteur humain, défaillances simultanées...) il est écrit noir sur blanc qu'aujourd'hui, le seuil de sûreté des installations n'est pas atteint. Les recommandations de l'ASN en matière de travaux ne s'accompagnent pour le moment ni d'un calendrier précis, ni d'un budget défini ; l'ASN a toutefois demandé à EDF de fournir d'ici 6 mois un « noyau dur », soit un ensemble de dispositions matérielles et organisationnelles permettant de contrer la progression d'un accident grave. Le président de l'ASN, M. Lacoste, évoque par exemple une mise en place de « diesel d'ultime secours » pour chaque réacteur, mais « pas avant 2018 ». Et en attendant... on prie ?

Des investissements colossaux, un non-sens économique
Au moment même où le Président de la République parle d'une hausse de la TVA de plusieurs points et que la France traverse une crise économique sans précédent, la note paraît d'autant plus salée. Elle l'est à plus forte raison au regard d'une très récente étude des énergéticiens de l'association Global Chance, qui estime qu'une sortie totale du nucléaire coûterait 60 milliards d'euros de moins qu'une poursuite du programme nucléaire français. La sortie du nucléaire, comme l'a démontré notre voisin allemand, serait beaucoup plus légère pour les finances publiques, tout en permettant la régénération du tissu économique et industriel français, en créant au passage d'ici 2020 plus de 600 000 emplois qualifiés non délocalisables.

Jean-Marie Brom, physicien nucléaire et porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" conclue ainsi : « Ce rapport présente l'intérêt d'être rigoureusement non scientifique, car il ne repose que sur des études anciennes et non réactualisées : il est impubliable dans une revue scientifique. Par ailleurs, il est politique : on y trouve toutes les raisons de continuer les centrales, ou de les arrêter, selon la lecture qu'on en fait. Enfin, il est profondément religieux : nous devons espérer que rien ne se passe d'imprévisible d'ici à ce que l'on ait fait les travaux... »

Téléchargez l avis n° 2012-AV-0139 du 3 janvier 2012 de l'Autorité de sûreté nucléaire sur les évaluations complémentaires de la sûreté des installations nucléaires

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