Des tour-opérateurs s’opposent aux safaris humains / Catalogues
L'association des tour-opérateurs des îles Andaman a manifesté son soutien à l'appel lancé par Survival visant à interdire le tourisme sur la route illégale qui traverse la forêt de la tribu récemment contactée des Jarawa.
Le président de l'association des tour-opérateurs, Shri M Vinod, a affirmé à Survival : "Nous n'approuvons pas le tourisme chez les Jarawa. Nous avons écrit à l'administration pour lui demander de construire une route secondaire qui permettra aux touristes de ne plus emprunter la route principale des îles Andaman".
Survival International et l'organisation andamane Search avaient lancé en juin 2011 le boycott touristique de cette route qui amène chaque mois des milliers de touristes dans la réserve des Jarawa.
Les touristes menacent la vie de cette tribu de chasseurs-cueilleurs qui n'ont des contacts pacifiques avec le monde extérieur que depuis 1998. Au nombre de 365, les Jarawa sont très faiblement immunisés contre de nouvelles maladies et pourraient être décimés par une épidémie.
La semaine dernière, Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès de l'Inde, s'est exprimée en faveur des Jarawa lors d'une réunion du puissant Conseil consultatif national. Elle se dit très préoccupée par la situation des Jarawa. Un rapport récent, rédigé à sa demande, insiste sur les impacts négatifs de la route et du tourisme.
Les touristes traitent les Jarawa comme des animaux dans un parc à safari, leur lançant biscuits et sucreries. Plusieurs enfants jarawa ont été accidentés par des véhicules en se jetant sur les cadeaux des touristes. Un touriste a relaté ainsi son expédition : "La visite de la réserve s'est déroulée comme un safari, comme si nous étions en plein coeur d'une dense forêt tropicale à la recherche d'animaux sauvages, des Jarawa en l'occurrence".
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : "Nous accueillons avec satisfaction la sage décision de l'association andamane des tour-opérateurs de ne plus emprunter la route qui traverse la réserve des Jarawa. Avec ce soutien inespéré, il n'y a probablement plus aucun obstacle à ce que soit prononcée l'interdiction totale de voyager dans la réserve. Les autorités devraient en tenir compte et prévoir une alternative à cette route dans les plus brefs délais ".