Transat Bénodet Martinique : Du Sud au Nord / Catalogues

Extrémiste du Sud pendant la première semaine de course, Eric Péron a, depuis le 16 avril 2011, mis du Nord dans sa route : il pointe le matin du 17 avril 2011 en seconde position. Après huit jours de régate océanique et un tiers du parcours dans leur sillage, les 5 premiers de cette Transat Bénodet Martinique se tiennent en 2 milles, les 10 premiers en 15 milles : rien n'est acquis, la bagarre reste intense, alors qu'un nouveau coup de vent est annoncé...



A 9h, le dimanche 17 avril 2011, Eric Péron pointe en seconde position de la Transat Bénodet Martinique. Cette remontée de trois places en douze heures s'explique par un positionnement Nord, cette fois, du Skipper Macif par rapport à la flotte. Eric est même le plus Nord de la flotte, le plus proche de la route directe. Mais les écarts sont infimes et le jeu tactique permanent : après huit jours et huit nuits de course, la régate océanique bat son plein !

De longues siestes de 30 minutes
La flotte de la Transat Bénodet Martinique évolue le matin du 17 avril 2011 entre deux systèmes dépressionnaires. En traversant le « plan d'eau » du Sud au Nord le 16 avril 2011, Eric a réussi à éviter des calmes générés par les basses pressions qui glissaient dans son Sud. Il est aussi désormais bien positionné pour appréhender le prochain coup de vent, attendu la nuit du 18 avril 2011. Et, luxe suprême, cette ascension dans une brise établie lui a permis de s'autoriser plusieurs longues siestes de 30 minutes : « hier soir, le vent s'est bien stabilisé, ça commençait même à monter, j'ai affalé le grand spi, installé le petit, et j'en ai profité pour bien me reposer. Il était temps ! Côté stratégie, il était pour moi évident qu'il fallait se décaler vers le Nord, on verra ce que ça donne demain... » , raconte Eric le 17 avril 2011 au téléphone.

Jouer la prudence, se ressourcer
30 à 45 noeuds de vent sont annoncés pour la nuit du 18 avril 2011, dans une mer très formée : des conditions difficiles à appréhender moralement lorsque l'on a déjà une semaine de course à son actif. La situation est d'autant plus compliquée pour Eric Péron qui ne peut plus se reposer à 100% sur son pilote automatique. Il va falloir tenir. Tenir physiquement et préserver son bateau. Le premier coup de vent a déjà fait des dégâts, la gestion du matériel sera plus que jamais au coeur des préoccupations des solitaires.

« La priorité sera bien sûr de ne pas casser, de jouer la prudence. Ce n'est pas là que des places vont se gagner. Je pense qu'avec un ris dans la grand voile et le solent, voir la trinquette si besoin, le bateau sera bien équilibré, la barre ne forcera pas et je pourrai vite gagner dans l'Ouest. Mais il est clair que l'intensité de la course commence à se faire sentir. Je me préserve des petits moments de détentes au moment des repas pour me ressourcer... » , détaille le skipper Macif.

Le premier à toucher du vent ?
La situation météo est toutefois très évolutive et les prévisions peuvent encore changer d'ici l'arrivée de ce front. Il pourrait être moins violent qu'annoncé... Quoiqu'il en soit, Eric a très bien su négocier le précédent système dépressionnaire. Désormais, son positionnement devrait lui permettre d'être l'un des premiers à toucher ce fort flux de secteur Nord et l'exploiter ainsi au mieux en glissant au plus vite vers l'Ouest.

« Je sers le vent le plus possible pour faire de l'Ouest et toucher le front le plus vite possible. Ce genre de petit système dépressionnaire bouge tout le temps, c'est compliqué à appréhender... On attend une bascule du vent de 50° au Nord environ, le gros va passer entre 2 et 4h du matin. Il devrait y avoir 30 à 45 noeuds... Dans 24h ce sera fini, et on pourra attaquer à nouveau ! » , prévoit Eric.

Au beau milieu de l'Atlantique, la régate bat son plein. Au coude à coude avec ses camarades de course, le Skipper Macif, poursuit son judicieux parcours dans le groupe de tête de cette Transat Bénodet Martinique. A l'instar des dépressions qui pimentent le parcours transatlantique des solitaires, l'intensité de ces joutes nautiques ne manque pas de souffle !

Classement du 11 avril 2011 à 9h00
1- PORT DE CAEN OUISTREHAM / Fabien Delahaye 2197,8 milles de l'arrivée
2- MACIF 2009 / Eric Peron 0,3 milles du premier
3- BRETAGNE-CREDIT MUTUEL PERFORMANCE / Thomas Rouxel 0,5 milles du premier
4- GENERALI / Nicolas Lunven 2,0 milles du premier
5- NACARAT / Erwan Tabarly 2,2 milles du premier
6- VENDEE 1 / Frederic Rivet 6,4 milles du premier
7- SAVEOL / Romain Attanasio 8,2 milles du premier
8- BANQUE POPULAIRE / Jeanne Grégoire 9,1 milles du premier
9- LUISINA / Eric Drouglazet 10,0 milles du premier
10- ROFF / Francisco Lobato 14,5 milles du premier
11- BRETAGNE - CREDIT MUTUEL ESPOIR / Anthony Marchand 30,3 milles du premier
12- GROUPE SNEF / Jean Paul Mouren / 40,4 milles du premier
13- ONE NETWORK ENERGIES / Yannig Livory 51,8 milles du premier
14- CERCLE VERT / Gildas Morvan 54,9 milles du premier
15- VEN DAN VWEL 972 / Eric Baray 59,4 milles du premier
16- EDM - PAYS BASQUE ENTREPRISES / Amaiur Alfaro 59,9 milles du premier
17- ST-ERICSSON / Louis-Maurice Tannyères 68,0 milles du premier