Vendée Globe : Au front ! / Catalogues
Les leaders naviguent dans des conditions toniques en direction de la porte Australie Ouest située par 46 degrés sud. Ce matin, ils ont subi le passage d'un front. Les 30 à 40 noeuds de nord-ouest ont alors basculé au sud-ouest et il a fallu empanner. Les vitesses de progression qui frôlaient jusqu'alors les 20 noeuds, ont légèrement chuté. Le vent est temporairement plus faible mais c'est surtout la mer qui est en train de se chiffonner, contrariant sensiblement la glisse.
© Benoit Stichelbaut / BPCE
Combat de coques
En tête, le combat de coques entre MACIF et Banque Populaire est toujours aussi féroce. François Gabart reste en moyenne plus rapide (1 noeud), mais Armel Le Cléac'h n'est pas prêt à baisser les bras et attend probablement le moment opportun de contre-attaquer.
Derrière les duellistes, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) résiste, de même que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Alex Thomson (Hugo Boss), pourtant victimes de soucis techniques à répétition. Pas facile de s'accrocher aux locomotives Gabart/Le Cléac'h !
Le physique et le moral
La tâche est encore moins facile pour le trio Golding/Le Cal/Wavre. La présence des portes de sécurité ne complique pas seulement le jeu stratégique. Le fait de devoir remonter vers le nord pour les respecter implique de manoeuvrer plus souvent. A cette donne, s'ajoute la rapidité de l'enchaînement des phénomènes météo (un front toutes les 24 heures) qui exige de réadapter fréquemment son style de vie et son plan de voilure. En bref, naviguer dans le Grand Sud, y tenir un rythme élevé et constant, est un exercice de bravoure physique. Aux chutes de tonus, correspondent souvent les baisses de moral, lesquelles son amplifiées lorsque les classements sont défavorables.
Aujourd'hui, le groupe des quinquas, est dans cette situation. Pendant le Live de la mi-journée, les voix lasses de Jean Le Cam (SynerCiel) et de Mike Golding trahissaient l'usure et la frustration : celles de naviguer au près, dans les parages d'un anticyclone, et de voir le fossé se creuser avec les leaders (plus de 900 milles). Pour se sortir de ce mauvais pas, le skipper de Gamesa a décidé de prendre la tangente et de mettre un peu de nord dans sa route. Son but : aller chercher les vents forts qui seront générés d'ici deux à trois jours par le passage de Claudia.
Claudia on my mind
Ce cyclone situé au beau milieu de l'océan Indien par 26 degrés sud est l'objet de toutes les attentions de la part de Météo France. Certes, il devrait perdre en intensité et se transformer en grosse dépression tropicale au moment de s'approcher, d'ici 3 jours, de la route des concurrents. Mais il faut surveiller de près sa trajectoire et son évolution. Car ces phénomènes virulents (grains, orages, grosse mer, très fortes rafales) peuvent occasionner des conditions de navigation dantesques.
Autres lieux, autre front
Au niveau de la porte de Crozet, à plus de 1700 milles dans le sillage des premiers, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) profitent eux aussi de jolies conditions à l'avant d'un front. Le bateau du marin espagnol est légèrement handicapé. Suite à une petite collision il y a 48 heures avec un objet flottant, la partie basse de son safran tribord a été arrachée sur 40 centimètres.
Leurs lointains poursuivants, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde ave EDM Projets) et Tanguy De Lamotte (Initiatives-Coeur) naviguent dans le même contexte, mais à l'arrière de ce système, et prennent progressivement la mesure du Grand Sud.
Enfin, au sud de l'Afrique du sud, dans des températures presque estivales, Alessandro Di Benedetto est sur le point de passer la longitude du cap de Bonne Espérance et d'entrer à son tour dans l'océan Indien. Le Franco-italien s'apprête à sortir le champagne comme il l'avait fait il y a deux ans lors de son périple en Mini 6,50.
En bref :
Jeudi 13 décembre 2012, dans le Live du Vendée Globe, Catherine Pottier recevra en direct du Nautic Louis Burton, et Alexandre Delpérier